Le carême, du 6 mars au 18 avril cette année, est propice au jeûne. Mais celui-ci a le vent en poupe toute l’année. Michel Egger du laboratoire de transition intérieure à HEKS nous parle de la démarche, selon lui, à la fois spirituelle et politique.

Mirko Buri

Chef étoilé ET engagé puisqu’il est un des pionnier en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire.

En 2016, il organise le Food Waste banquet à Berne et sers aux convives des aliments destinés à être jetés.

Ce samedi 13 avril à Berne, il servira notre soupe du Jubilé.

Soyez de la partie !

Avocate et coordinatrice du Centre d’aide juridico-judiciaire, Sœur Nathalie Kangaji épaule les victimes de dommages provoqués par l’extraction minière en République démocratique du Congo.

En République Démocratique du Congo, le sous-sol regorge de richesses: cobalt, or, uranium, zinc…Des minerais expoités par de grandes multinationales occidentales. Mais ces richesses ne profitent en rien aux populations locales. Au contraire, ces populations subissent la pollution due à l’extraction minière.

Avocate, religieuse et militante, Sœur Nathalie Kangaji se bat sur place, et chez nous également. De passage en Suisse, à l’invitation de la Campagne œcuménique 2019 de HEKS, Action de Carême et Être Partenaires, Soeur Nathalie nous a rejoint dans Format A3

En République Démocratique du Congo, le sous-sol regorge de richesses: cobalt, or, uranium, zinc…Des minerais expoités par de grandes multinationales occidentales. Mais ces richesses ne profitent en rien aux populations locales. Au contraire, ces populations subissent la pollution due à l’extraction minière.

Avocate, religieuse et militante, Sœur Nathalie Kangaji se bat sur place, et chez nous également. De passage en Suisse, à l’invitation de la Campagne œcuménique 2019 de HEKS, Action de Carême et Être Partenaires, Soeur Nathalie nous a rejoint dans Format A3

Samedi 30 mars dans toute la suisse vous pourrez acheter une rose ou un bouquet de roses équitables à l’une ou l’un de nos vendeurs. Retrouvez tous nos points de vente

Vous pouvez également offrir tout au long de l’année une rose virtuelle grâce à notre application « Give a rose »

Soeur Nathalie viendra témoigner de son combat pour la protection des droits humains au sein d’une région où les entreprises minières imposent leurs lois. Du travail de terrain en RDC à l’engagement politique en Suisse, nous discuterons des pistes d’action pour améliorer la situation aussi bien au Nord qu’au Sud.

Dans le sud-est de la République démocratique du Congo, Glencore exploite deux immenses mines de cuivre et de cobalt. Alors que cette entreprise suisse de matières premières réalise de juteux bénéfices, la population qui habite à proximité de ses mines congolaises n’en tire pratiquement pas parti.

En 2018, je me suis rendu sur place et j’ai pu m’entretenir avec les personnes impactées. Je vous laisse découvrir leurs témoignages en vous emmenant dans les quartiers de la ville minière de Kolwezi et dans les villages proches des mines. Vous verrez dans quelles conditions les gens y vivent, la pollution qu’ils endurent et leur lutte pour retrouver l’accès à l’eau qui était le leur avant l’arrivée de Glencore.

Alors que ces injustices révoltantes sont quotidiennes pour la population, hier, le Conseil des États a rejeté le contre-projet à l’initiative pour des multinationales responsables par 22 voix contre 20. Le lobbying d’Economiesuisse et Swissholdings leur a permis d’imposer leur vision, et toute réglementation contre les violations des droits humains, même minimale, a ainsi été rejetée.

J’espère que ce reportage vous permettra de vous rendre compte combien des mesures contraignantes sont nécessaires si l’on veut mettre un terme à ces injustices.

Meilleures salutations

Lorenz Kummer
Médias, HEKS

Campagne œcuménique 2019 (6 mars – 21 avril)

 

Pour ses 50 ans, la Campagne œcuménique met les femmes à l’honneur

 

Lausanne, le 6 mars 2019 – À l’occasion du jubilé des 50 ans d’une campagne unique au monde, Action de Carême, HEKS et Être Partenaires mettent en lumière le rôle prépondérant des femmes en tant qu’actrices de la transition vers une économie au service de la vie. Avocate congolaise incarnant cette mission, Sœur Nathalie Kangaji plongera le public suisse dans la réalité d’un pays qui regorge de ressources naturelles à l’heure de la mondialisation.

 

La Campagne œcuménique offre un espace d’action et de réflexion en faveur d’un mode de vie durable et de l’établissement d’une justice sociale et écologique. Le slogan de cette année, « Ensemble avec des femmes engagées – ensemble pour un monde meilleur », rend honneur aux femmes qui défendent leurs droits et ceux d’autrui, luttent pour une économie au service de la vie et œuvrent à l’avènement d’une nouvelle société.

 

À l’occasion de cette campagne anniversaire, nous avons réalisé un livret qui rend hommage à 50 femmes du monde et, à travers elles, à toutes les personnes engagées. Grâce à 50 témoignages porteurs d’espoir, vous pourrez découvrir le parcours de femmes extraordinaires. Les portraits seront exposés lors de la soupe de carême nationale du 13 avril sur la Bahnhofplatz de Berne.

 

Le vrai prix des matières premières 

Malgré leur rôle essentiel au sein de l’économie mondiale, notamment à travers le tissage des liens sociaux et la prise en charge d’une grande partie des activités agricoles dans les exploitations familiales, les femmes sont sous-représentées à tous les niveaux de pouvoir, en particulier lorsqu’il s’agit de décider et de contrôler l’utilisation des ressources dans un modèle de développement basé sur une croissance matérielle infinie, le profit et la compétition.

 

Qu’il s’agisse de minéraux, de métaux, de produits agricoles ou de ressources énergétiques, l’exploitation de matières premières a des conséquences dramatiques pour la population de nombreux pays, dont les moyens de subsistance sont compromis, voire détruits. Terres accaparées, accès à l’eau perdu, fleuves pollués, discriminations et intimidations sont monnaie courante.

 

Les partenaires locaux d’Action de Carême, HEKS et Être Partenaires sont nombreux à témoigner de ces conséquences catastrophiques, auxquelles s’ajoutent les exactions dont sont victimes en particulier les femmes. En effet, les actes de violence subis par ces dernières augmentent de façon inquiétante en périphérie des mines et des plantations.

 

Regards croisés entre la RDC et la Suisse

Grâce au témoignage de Sœur Nathalie Kangaji, avocate et coordinatrice du Centre d’aide juridico-judiciaire (CAJJ) de Kolwezi, en République démocratique du Congo (RDC), et ambassadrice de la campagne du 19 au 31 mars, une série d’événements dans plusieurs cantons de Suisse romande mettra en lumière les enjeux liés à l’extraction des matières premières par des entreprises suisses et leurs conséquences sur les droits humains et environnementaux dans les pays où leurs filiales sont implantées.

 

En RDC, Sœur Nathalie donne une voix aux personnes qui luttent quotidiennement contre les impacts négatifs des multinationales. En Suisse, elle nous fera part de sa vaste expérience de terrain et des succès obtenus en partageant sa vision ainsi que des pistes d’action avec des personnalités helvétiques invitées pour l’occasion. « Alors que personne ne croyait à notre réussite, même si la loi était de notre côté, nous avons obtenu, après trois ans de négociations, une indemnisation pour une communauté dont les champs avaient été pollués par une grande entreprise minière internationale », révèle-t-elle.

 

Pour marquer le 50e anniversaire de la Campagne œcuménique, vous êtes convié·e·s à partager une soupe de carême nationale le 13 avril à Berne. À cette occasion, vous pourrez découvrir une exposition de 50 portraits de femmes engagées, d’ici et d’ailleurs.

 

 

La Campagne œcuménique : informer, esquisser des pistes d’action, récolter des fonds.

Depuis 1969, HEKS, l’organisation de développement des Églises protestantes de Suisse, et Action de Carême, celle de l’Église catholique, œuvrent ensemble. Le temps du Carême ou de la Passion, la Campagne œcuménique est devenue le symbole d’une solidarité authentique et du partenariat œcuménique. Depuis 1994, Être Partenaires, l’organisation de l’Église catholique-chrétienne, y participe aussi. Chaque année, nos trois organisations convergent autour d’un sujet de politique de développement ou de société qu’elles portent à la connaissance du grand public. www.voir-et-agir.ch

 

 

Contact pour les médias :

Tiziana Conti, Communication et campagnes, Action de Carême / HEKS

021 617 88 82

 

Liens utiles :

À Katowice, lors de la 24e Conférence de l’ONU sur le climat, les négociations battent leur plein. La question du réchauffement climatique dépasse dorénavant les sphères scientifiques et politiques: Il est devenu perceptible et visible pour tous. Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée des droits humains, il est particulièrement important de souligner combien ces derniers sont menacés par ces dérèglements.

Les étés caniculaires, la fonte des glaciers, les ouragans, les sécheresses et la désertification ou l’élévation du niveau de la mer menacent les zones côtières et leurs habitant·e·s. Nous sommes à présent conscients des effets du changement climatique – nous pouvons le ressentir en Suisse et le constater à travers les médias. Le fait est que les catastrophes écologiques menacent de nombreux droits humains – et les populations défavorisées, ayant moins de moyens pour s’adapter, sont davantage touchées que la moyenne. Pourtant, ce sont celles qui contribuent le moins aux changements climatiques.

Les phénomènes météorologiques extrêmes menacent leur vie – et donc leur droit à la vie. Le dérèglement climatique entraîne une augmentation des mauvaises récoltes et le droit à l’alimentation ne peut plus être garanti. La sécheresse et les inondations portent atteinte au droit à l’eau et à l’hygiène. Le smog lié à la chaleur affecte la situation sanitaire et donc le droit à la santé. Les altérations du paysage côtier poussent les gens à migrer vers des zones inconnues sans infrastructures ni liens sociaux – le droit à un logement convenable est également foulé au pied.

Et la liste est loin d’être terminée : Les Manoki, par exemple, vivent dans la forêt tropicale du Brésil et dépendent d’une forêt intacte. Elle est à la base de leur mode de vie et représente également un lieu spirituel. Elle est pourtant rasée pour la construction d’un barrage – ce qui libère par ailleurs du CO2 et contribue au changement climatique. Le droit au développement ou les droits des peuples autochtones sont ici bafoués.

HEKS et Action de Carême s’attaquent à cette injustice en abordant la question de la « justice climatique », car nous ne pouvons laisser le changement climatique exacerber les injustices et ébranler les droits humains.

Stefan Salzmann, Action de Carême

Lausanne, le 7 décembre 2018 – Une étude cofinancée par HEKS et Action de Carême le confirme : les conditions de travail dans des entreprises d’électronique en Chine augmentent le risque de suicide chez les employé-e-s. L’une des raisons est l’augmentation de la pression et du stress qu’ils et elles subissent avant les périodes de fortes ventes comme Noël. Un groupe de travail multipartite doit maintenant examiner les mesures visant à améliorer les conditions de travail.

« Nous sacrifions notre vie pour obtenir un salaire. » C’est ainsi qu’une employée d’un fournisseur d’électronique chinois décrit les conditions de travail néfastes pour la santé qui la poussent au désespoir. La pression qu’exercent les multinationales sur les cadences de production et les prix est répercutée par les usines de production sur le personnel des chaînes de montage. Le stress au travail – comme celui lié au pic des ventes de Noël – est une raison importante qui contribue à l’augmentation des cas de suicide dans les usines d’électronique chinoises. C’est ce que confirme la nouvelle étude d’Electronics Watch et de l’Economic Rights Institute, cofinancée par Action de Carême et HEKS.

En 2010, de nombreux cas de suicide chez le fournisseur chinois Foxconn ont fait la une des journaux. La nouvelle étude examine la situation dans d’autres entreprises. Elle montre que les conditions de travail dans les usines jouent souvent un rôle décisif dans les cas de suicide. Parmi les facteurs principaux, on retrouve les conflits, le stress généré par l’absence de moments de repos et de jours fériés, ainsi que les intimidations infligées par le personnel surveillant. De plus, les processus de travail monotones, sans aucune perspective de changement, conduisent à des dépressions et l’insuffisance ou le non-versement des salaires exacerbent la pression psychologique.

167 cas de suicide ont été analysés dans le cadre de l’étude. Elle a été suivie d’enquêtes dans 44 entreprises et d’entretiens avec 252 employés dans quatre usines. Dans l’intérêt des salariés, les auteurs de l’étude ont fait le choix de ne pas mentionner les noms des entreprises. L’objectif est de favoriser l’engagement de celles-ci et de créer un groupe de travail multipartite, en collaboration avec Electronics Watch et l’association industrielle internationale Responsible Business Alliance (RBA), afin d’améliorer concrètement les conditions de travail des personnes concernées.

HEKS et Action de Carême s’engagent depuis longtemps en faveur de meilleures conditions de travail dans le secteur électronique. « La consommation et le remplacement toujours plus rapide des appareils électroniques augmentent la pression de production et le stress, et donc le risque de suicide pour les employé-e-s , explique Karin Mader, responsable du programme. Il est particulièrement important d’attirer l’attention sur ces interrelations pendant la période de Noël qui favorise une consommation élevée. Outre le dialogue direct et les exigences envers les entreprises, les revendeurs d’électroniques et leurs fournisseurs, HEKS et Action de Carême proposent également des conseils concrets pour rendre la consommation électronique plus responsable. À l’approche des fêtes de Noël, les deux œuvres recommandent vivement de privilégier la réparation des équipements, l’achat de produits équitables ou d’occasion avant de songer à acheter du neuf.

 

Matériel à télécharger

 

Informations et interviews

La Journée mondiale des sols de ce 5 décembre nous rappelle l’importance d’une gestion respectueuse des sols et le fait qu’ils sont essentiels à notre bien-être, à la sécurité alimentaire mondiale et au fonctionnement de l’écosystème de la planète.

Le symbole de la Terre nourricière, grâce à laquelle émerge toute vie, façonne depuis des milliers d’années les cultures du monde entier. Des sols vient notre nourriture. Sans soleil et sans eau, aucune plante ne peut prospérer, tout comme aucune plante ne peut survivre sans terre, qui lui apporte soutien et nutriments. La protection et le maintien des sols et de leur fertilité doivent être la priorité absolue du système alimentaire mondial. Il est important que nous développions une agriculture en harmonie avec cette ressource vitale. 

De nos jours, c’est la situation inverse qui prédomine. Dans le monde entier, les sols sont malmenés : Ils sont compactés, acidifiés, salinisés, surfertilisés, érodés, surexploités, biologiquement appauvris et empoisonnés. La vie qui la compose est détruite petit à petit. Chaque année, des surfaces de la taille de la Suisse sont dégradées par les activités humaines et la tendance est à la hausse. Et il ne faut pas oublier le changement climatique qui constitue une menace supplémentaire pour les terres. Prenons par exemple les régions les plus arides, où les sécheresses sont de plus en plus nombreuses et dont les deux tiers des sols sont endommagés.

 

Une transition est nécessaire

 

Afin d’enrayer le changement climatique mondial, de grands espoirs reposent sur la préservation et le développement des sols fertiles, car ces derniers ont une forte capacité d’absorption de CO2. En effet, à travers la photosynthèse, les plantes extraient le CO2 de l’air et le transforment en carbone. En outre, lorsque ces plantes et leurs racines meurent et pourrissent, le carbone reste en majeure partie dans le sol. Toutefois, cette capacité de stockage ne restera possible que si nous cessons de baser l’agriculture sur les méthodes agro-industrielles actuelles, pour se diriger vers un système mondial agroécologique sur la base de petites exploitations.

 

Nous en sommes cependant encore loin : la plupart des sols ne sont pas entretenus mais détruits. C’est pourquoi l’agroécologie donne une place centrale à la gestion durable des terres. De nombreux petits agriculteurs, traditionnels et modernes, au Nord comme au Sud, suivent ces méthodes et rendent ainsi un immense service aux générations futures ainsi qu’à notre écosystème. Ils respectent le sol et le traitent comme un organisme vivant, avec ses défis et ses différences variables d’un lieu à l’autre.

 

Ils représentent un exemple pour tous et toutes et nous montrent comment renouer davantage avec la terre. Quand avez-vous ramassé de la terre pour la dernière fois ? L’avez-vous modelée ou laissée couler entre vos doigts ? L’avez-vous humée, vous a-t-elle rappelé l’odeur de la forêt ?  La Journée mondiale des sols offre l’occasion de penser à refaire ces gestes.

 

Action de Carême et HEKS soutiennent les populations du Sud qui travaillent avec des méthodes de culture agroécologiques.

 

Texte de Julia Jawtusch, responsable Climat et agriculture, HEKS.

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Poussières dans l’air et sols pollués : La diligence raisonnable de Glencore au Congo est incomplète

 

Lausanne, le 27 novembre 2018. Le groupe suisse de matières premières Glencore, avec ses mines de cuivre et de cobalt, continue de polluer l’air et le sol autour de la ville de Kolwezi en République démocratique du Congo. Selon le dernier rapport de HEKS et Action de Carême, la situation en matière d’approvisionnement en eau et de pollution d’une rivière s’est toutefois améliorée. Néanmoins, les deux organisations notent que la diligence raisonnable de Glencore en matière de droits humains et de l’environnement est incomplète. L’initiative pour des multinationales responsables, qui est en discussion au Parlement, pourrait y remédier.

 

Pour Joseph Ilunga*, la situation est claire : « Il y a trop de poussière dans les rues ». Cet infirmier de 37 ans travaille dans le centre de santé de Musonoi, un quartier de la ville minière congolaise de Kolwezi. Surtout pendant la saison sèche, il soigne de nombreuses personnes souffrant de maladies respiratoires. Il a aussi rapidement identifié la source de la pollution de l’air. « Ce sont les nombreux camions qui roulent sur les routes non asphaltées » jusqu’à Kamoto Copper Company (KCC) toute proche.

 

La mine de cuivre et de cobalt KCC appartient au groupe suisse de matières premières Glencore. Les mesures des polluants effectuées par Action de Carême et HEKS confirment l’analyse du personnel de santé de Musonoi. Fin mai 2018, les niveaux de poussière dans le quartier ainsi qu’à Luilu, un autre quartier non loin de là, se situaient entre 150 et 300 microgrammes par mètre cube, et jusqu’à 500 microgrammes sur les routes d’accès à la mine. La valeur limite (moyenne sur 24 heures) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est de 50 microgrammes.

 

Pollution répétée des sols

 

La forte concentration de poussière n’est qu’un des problèmes à proximité de KCC et de Mutanda Mining (MUMI), la deuxième grande mine de Glencore dans le sud-est de la RD Congo. Ces dernières années, les champs des agriculteurs à proximité des mines ont été pollués à plusieurs reprises par divers produits. Sous la pression des organisations partenaires de HEKS et Action de Carême, Glencore a indemnisé de nombreuses victimes des mauvaises récoltes. Mais les victimes attendent toujours une compensation pour la dégradation de leurs sols. En outre, Glencore n’a pas révélé la composition exacte des substances qui ont fui dans deux cas.

 

Cette étude est le quatrième rapport des deux organisations suisses de développement sur les activités de Glencore en RDC depuis 2011. En comparaison avec le rapport en 2014, des progrès ont été réalisés. Par exemple, Glencore veille à ce qu’aucune eau usée de la mine KCC ne soit rejetée dans la rivière Luilu. Et pour certains habitants du quartier de Luilu, un projet d’amélioration de l’approvisionnement en eau a été lancé. Glencore a également amélioré la communication avec la population.

 

L’initiative pour des multinationales responsables apportera une solution

 

Malgré ces progrès, le dernier rapport indique clairement que Glencore n’exerce sa diligence raisonnable en RDC que de manière incomplète. L’étendue et le nombre des pollutions de l’air et des champs sont encore trop élevés. En outre, dans certains cas, le groupe n’a pas reconnu sa responsabilité initiale pour les problèmes liés à l’environnement et aux droits humains et n’a entrepris des améliorations que sous la pression continue des organisations partenaires locales de HEKS et Action de Carême.

 

Ce cas montre encore une fois que les mesures volontaires des entreprises ne suffisent pas. Peu d’actions sont entreprises sans la pression des organisations non gouvernementales et de la société civile. Les problèmes existants sont souvent abordés de manière hésitante et il n’existe pas suffisamment de mesures de prévention pour éviter les cas futurs. Une réglementation contraignante pour les entreprises suisses actives au niveau international, comme l’Initiative pour des multinationales responsables, est donc absolument nécessaire. C’est la seule façon de promouvoir un meilleur respect des droits humains et des normes environnementales pour les entreprises suisses à l’étranger.

 

* Nom changé pour des raisons de sécurité

 

Télécharger la documentation

 

Questions : Yvan Maillard Ardenti, HEKS, +41 79 489 38 24

Genève, le 28 septembre 2018 : Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies vient d’adopter à majorité une déclaration qui protège les droits des familles paysannes et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, dont les pêcheurs et les nomades.

La déclaration est d‘une grande importance symbolique pour les personnes qui travaillent dans les zones rurales. « Pour nous, l’adoption de la déclaration témoigne du respect qui est accordé à notre travail », dit Elizabeth Mpofu, coordinatrice générale du mouvement paysan international La Via Campesina qui représente 250 millions de paysannes et paysans à travers le monde.

Elizabeth Mpofu a fait le voyage depuis le Zimbabwe pour faire entendre la voix des paysannes aux Nations Unies. Elle fait partie d’une délégation internationale qui s’est mobilisée pour cette déclaration. « Nous nourrissons le monde et subissons en même temps de graves discriminations », poursuit-elle. La déclaration va guider les États et les aider à mettre en place des politiques plus efficaces pour lutter contre la faim et la pauvreté. L’agriculture familiale doit être mieux soutenue, et la reconnaissance et le renforcement des droits des familles paysannes en est la clef. En Afrique, en Asie et en Amérique latine, chaque jour des paysans et paysannes qui luttent pour leurs droits sont menacé·e·s ou assassiné·e·s.

La Suisse a voté en faveur de cette déclaration. Alors qu’en 2012, elle ne voyait pas le besoin pour une telle déclaration, une large campagne portée par la société civile et des parlementaires a mené la Confédération à développer une démarche proactive. Elle a participé de manière positive aux efforts du groupe de travail intergouvernemental qui a élaboré pendant 6 ans le texte de la déclaration.

HEKS, Action de Carême, Uniterre, EPER, SWISSAID, CETIM et FIAN-Suisse se sont engagées pour cette déclaration aux côtés de leurs partenaires du Sud depuis de longues années. En Suisse, les familles paysannes travaillent souvent dans des conditions très difficiles. Chaque jour, deux à trois fermes disparaissent, pendant que des jeunes, sans terre agricole mais motivés par la paysannerie, n’ont quasiment aucune chance d’accéder à un lopin de terre.

La déclaration de l’ONU reconnaît le droit à la terre et le droit aux semences. Ces droits sont d’une importance primordiale pour les familles paysannes. Les semences paysannes ne cessent de disparaître au profit des semences brevetées, modifiées (OGM entre autres) qui appauvrissent la biodiversité et sont plus chères. Le lobby puissant des semenciers fait pression sur les gouvernements.

« Les discussions les plus vives sur la déclaration au sein du gouvernement suisse ont concerné l’article qui reconnaît le droit aux semences des familles paysannes », dit Michelle Zufferey, secrétaire syndicale à Uniterre. « C’est pourquoi nous nous réjouissons qu’aujourd’hui la Suisse ait donné un signal positif au monde paysan en votant en faveur de la Déclaration ». D’ici la fin de l’année, la déclaration devrait être adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Le communiqué de presse (PDF)

Contact :

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les entreprises suisses violent régulièrement les droits humains

Lausanne, 13 septembre 2018 – Presque une fois par mois, une multinationale suisse est impliquée à l’étranger dans des violations des droits humains ou des normes environnementales. L’analyse de HEKS et Action de Carême a recensé au moins 64 incidents de ce type au cours des six dernières années, qui sont imputables à 32 entreprises suisses. Ces chiffres illustrent la faiblesse des mesures volontaires et l’urgence de l’initiative pour des multinationales responsables, qui exige des entreprises une meilleure évaluation des risques liés aux droits humains et à l’environnement.
De l’or extrait illégalement finit dans les raffineries suisses, des enfants travaillent dans des carrières exploitées par des fournisseurs de l’industrie du ciment, les entreprises de matières premières polluent le sol, l’eau et l’air. Les activités à l’étranger d’entreprises suisses font régulièrement la une des journaux. Les organisations de développement Action de Carême et HEKS ont compilé et analysé des cas connus ces dernières années. Le résultat est choquant : entre 2012 et 2017, des entreprises suisses ont été impliquées au moins 64 fois dans des violations à l’étranger des droits humains ou des normes environnementales.

Les 64 cas sont attribuables à 32 entreprises de 14 secteurs. Les multinationales actives dans l’extraction de matières premières sont de loin celles qui causent le plus de problèmes. 19 cas proviennent de cette industrie, dont 11 ont été causés par le seul groupe zougois Glencore, leader incontesté de ce classement alarmant. Viennent ensuite les banques et l’industrie alimentaire, qui comptent chacune 7 cas. Pour ce qui est du type d’incidents, la pollution de l’environnement est en tête avec 21%, suivie des droits des travailleurs et de la sécurité au travail.

L’analyse comprend les violations ou des allégations de violations qui ont fait l’objet de recherches, abondamment documentées, par les médias, les organisations non gouvernementales suisses ou internationales. Le nombre de cas réel devrait être beaucoup plus élevé, car de nombreux griefs ne sont pas documentés de façon exhaustive ou restent tout simplement inconnus. Il est également à noter que seulement cinq entreprises sont responsables de la moitié de tous les cas : Glencore, Nestlé, LafargeHolcim, Syngenta et Credit Suisse. Apparemment, les mesures volontaires, auxquelles ces grandes entreprises se réfèrent sans cesse, ne peuvent pas empêcher les infractions des droits humains et des normes environnementales.

L’initiative pour des multinationales responsables comme solution !

Cela souligne l’importance et l’urgence de l’initiative pour des multinationales responsables. Elle exige des sociétés internationales qu’elles examinent régulièrement leurs risques en matière de droits humains et d’environnement et qu’elles prennent des mesures préventives pour empêcher ces violations. Ce devoir de diligence contribuerait à réduire le nombre de violations des droits humains et de l’environnement commises par les entreprises suisses.

Fiche d’information et graphiques à télécharger : https://materiel.voir-et-agir.ch/medias

Questions : Yvan Maillard Ardenti, entreprises et droits humains, 079 489 38 24

Photos :

painpourle   action de careme   pro_natura

 

Lausanne, le 5 juillet 2018. Victoire d’étape pour HEKS, Action de Carême et Pro Natura dans la lutte contre l’accaparement de terres et la destruction de l’environnement par les plantations de palmiers à huile : Coop diminue l’utilisation de l’huile comestible. Les organisations demandent à Migros et aux autres grands distributeurs de suivre cet exemple. L’huile de palme et la controversée  » norme de durabilité  » RSPO (Roundtable on Sustainable Palmoil) sont également de plus en plus marginalisées au niveau politique.

Avec une pétition signée l’automne dernier par 12 500 personnes, Action de Carême et HEKS, avec le soutien de Pro Natura, ont appelé les grossistes suisses à utiliser moins d’huile de palme dans leurs produits. Coop a maintenant répondu à cette demande et a annoncé qu’elle remplacera l’huile de palme dans ses propres produits par d’autres huiles. Lorsque cela n’est pas possible, une chaîne d’approvisionnement de petits exploitants – produisant une huile de palme équitable et biologique – doit être mise en place, et seule cette huile doit être utilisée.

 

Il est important de noter que Coop a l’intention de s’appuyer sur les directives de Bio Suisse, lesquelles sont actuellement complétées en ce qui concerne l’huile de palme. Celles-ci stipuleront que l’huile de palme proviendra de petites exploitations agricoles qui font la promotion de la biodiversité et qu’aucun accaparement de terre n’a eu lieu auparavant. HEKS et Action de Carême appellent également les autres grands distributeurs à reconvertir leurs chaînes d’approvisionnement en huile de palme. Migros, qui transforme beaucoup d’huile de palme dans ses propres marques, est particulièrement visée. L’huile de palme est présente dans de nombreux aliments et cosmétiques. Dans les pays producteurs d’Asie du Sud-Est, d’Afrique de l’Ouest et d’Amérique centrale, sa production industrielle conduit à la destruction de la forêt tropicale humide et à l’accaparement de terres.

 

Plainte contre RSPO acceptée

 

Par sa décision, Coop se distancie de la controversée RSPO (Roundtable on Sustainable Palmoil) et admet que les problèmes liés à la culture de l’huile de palme ne sont pas « résolus de manière satisfaisante » – une position qui est également celle de HEKS, Action de Carême et Pro Natura. En outre, le Point de contact suisse de l’OCDE a récemment répondu aux plaintes de deux villages indonésiens. Ceux-ci accusent la RSPO de ne pas avoir sanctionné l’accaparement de terres pour des plantations de palmiers à huile. Le Point de contact de l’OCDE traite des cas d’entreprises multinationales basées en Suisse qui ont violé les droits humains et les règles de protection de l’environnement.

 

L’huile de palme est également sous pression politique. Lors de la session d’automne, le Conseil des Etats débattra d’une motion, déjà adoptée par le Conseil national et soutenue par de nombreuses organisations, visant à exclure l’huile de palme des accords de libre-échange avec la Malaisie et l’Indonésie. Ce n’est que de cette manière que les oléagineux domestiques peuvent survivre sur le marché suisse. Pour Action de Carême, HEKS et Pro Natura, il est clair que la consommation d’huile de palme doit être réduite. En plus de remplacer le produit tropical par des huiles et graisses locales, un changement fondamental dans l’alimentation est également nécessaire : il faut passer de la surconsommation et des aliments ultra-transformés (aliments prêts à consommer) à des produits frais, régionaux, saisonniers et biologiques.

 

Pour plus d’informations :

Lausanne, 8 mai 2018 – Deux ans après la découverte du scandale du travail des enfants en Ouganda, LafargeHolcim et ses fournisseurs n’ont rien fait pour aider les victimes. HEKS et Action de Carême demandent au groupe cimentier de prendre enfin ses responsabilités lors de l’assemblée générale qui se tient aujourd’hui à Dübendorf (ZH) et d’aider les enfants affectés. L’affaire montre également que la Suisse doit réglementer par la loi le devoir de diligence des entreprises.

Il y a un an, une étude de HEKS et de son organisation partenaire TLC a précisé l’ampleur des griefs dans la chaîne d’approvisionnement de LafargeHolcim en Ouganda révélés par le quotidien français Le Monde: depuis plus de dix ans, Hima Cement, filiale du groupe cimentier, bénéficiait du travail d’environ 150 enfants et jeunes. Ils étaient des travailleurs bon marché dans l’exploitation minière de pouzzolane, un matériau auxiliaire pour la production de ciment. Ce n’est que lorsque le scandale est devenu public que LafargeHolcim a réagi. Depuis janvier 2017, l’entreprise franco-suisse n’achète la matière première qu’auprès de carrières mécanisées qui n’emploient qu’une main-d’œuvre adulte.

Résultat : la plupart de ces enfants et ces jeunes ont perdu leur emploi et leurs revenus du jour au lendemain. Durant leurs années de travail, ils ont mis en danger leur santé, sacrifiant leur scolarité au profit d’un travail dangereux dans les carrières. Mais LafargeHolcim et ses fournisseurs continuent de fuir leur responsabilité, même s’ils devraient apporter des réparations conformément aux principes directeurs de l’ONU pour les entreprises et les droits de l’homme (UNGP). La société déclare qu’un audit externe n’a trouvé aucune preuve du travail des enfants dans la chaîne d’approvisionnement de Hima Cement, tout en refusant de rendre le rapport accessible au public.

Dans de nouvelles déclarations vidéo, plusieurs enfants rapportent à nouveau qu’ils travaillaient pour les fournisseurs de Hima Cement. De plus, les enfants concernés disent que LafargeHolcim n’a rien fait pour les aider, comme l’exigeaient Action de Carême et HEKS il y a un an. L’entreprise cimentière a lancé la construction de quelques toilettes dans une école et des programmes visant à fournir des conseils en matière de santé et à augmenter les revenus des familles. Cependant, les anciens enfants travailleurs sont toujours sans aide et sans perspectives d’avenir.

C’est pourquoi, lors de l’Assemblée générale de ce jour, HEKS et Action de Carême renouvellent leur demande à LafargeHolcim et à ses fournisseurs de reconnaître leur responsabilité dans le travail des enfants et de les aider pour qu’ils puissent retourner à l’école ou recevoir une formation professionnelle. L’affaire LafargeHolcim montre clairement que le devoir de diligence des entreprises doit être réglementé par la loi, comme le prévoit l’initiative pour des multinationales responsables. Parce que les mesures volontaires ou la pression du public ne suffisent manifestement pas à persuader les entreprises d’assumer leurs responsabilités.  

 

Plus d’informations :

Saviez-vous que la Banque nationale suisse est conjointement responsable d’une hausse de température catastrophique de 4 à 6 degrés ? Vos investissements en actions engendrent 20 fois plus d’émissions de CO2 que celles constatées pendant une année dans toute la Suisse.

Quelques-unes des conséquences : des vagues de chaleur plus extrêmes en Inde, des sécheresses plus fréquentes en Afrique australe, des tempêtes plus fortes aux Philippines. La crise climatique menace le droit à l’alimentation en de nombreux endroits. En tant que petit pays doté d’une grande place financière, la Suisse a une influence décisive. Reste à choisir si nous investissons nos milliards de francs dans les causes du réchauffement climatique ou ses solutions !

La BNS investit les réserves de devises suisses dans les industries du charbon, du pétrole et du gaz, entre autres. Elle porte donc une part de responsabilité dans les dommages causés par le réchauffement climatique. Ce faisant, elle transgresse ses propres directives lesquelles excluent les investissements dans des entreprises qui « violent massivement les droits fondamentaux de l’homme ».

L’Alliance climatique Suisse a publié des recommandations sur la manière dont la stabilité du système financier et le climat pourraient être protégés. L’accord de Paris sur le climat ne peut être mis en œuvre avec les actuels investissements de notre Banque nationale.

Contrairement au nord qui dispose de l’argent et des connaissances pour s’accommoder, du moins partiellement, des changements climatiques, le sud ne le peut pas. HEKS œuvre depuis de nombreuses années pour améliorer les conditions des populations victimes du réchauffement climatique.

Nous vous invitons à soutenir notre appel à la BNS et à diffuser largement la vidéo ci-dessous.

 

La Banque nationale et les dommages climatiques

Combien de temps la Banque nationale suisse va-t-elle continuer à ignorer le fait que ses investissements dans les énergies fossiles causent des dommages à l’environnement et menacent ainsi le droit à l’alimentation ?

Après deux semaines intensives de présentation de son travail dans toute la Romandie, Alimata nous laisse un dernier message avant de retourner dans son pays, le Mali et continuer son travail avec les femmes maliennes engagées pour la promotion et la diffusion de l’agroécologie paysanne dans leur région.

Migros Magazine, Lysiane Christen – En cette période du carême, de nombreux croyants se privent de nourriture pour approfondir leur spiritualité. Cette pratique revient au goût du jour.

« C’est le Konfimaa (Monsieur confiture) qui est là ! » C’est ainsi que Janosch fut accueilli par les enfants lorsqu’il sonna à la porte de ses premiers clients pour leur apporter leur pot de confiture. C’est tout naturellement qu’il choisit le nom « Dr Konfimaa » pour sa petite entreprise. Cet état esprit, cette simplicité, c’est toute l’histoire des confitures de Janosch qui aujourd’hui continue son chemin, sans se précipiter, au fil des rencontres et des saisons.

Lorsqu’on demande à Janosch s’il souhaite grandir, il répond sans hésiter par la négative. Grandir c’est se distancer de son réseau qui, de rencontres en rencontre, c’est étoffé. C’est perdre le contact avec ses fournisseurs, oublier les sourires de ses clients, ranger son vélo qu’il utilise pour ses livraisons. C’est ne plus pouvoir offrir un fruit aux passants persuadés que la cueillette de Janosch n’est pas comestible, c’est ne plus serrer la main de cette dame qui lui demande de se servir des fruits en abondance que ses arbres laissent au sol.  Grandir, cela implique de sacrifier tout ce qui rend Janosch heureux et son entreprise durable. Et surtout, grandir c’est ne plus entendre les enfants s’écrier « C’est le Konfimaa qui est là ! »

L’histoire de Janosch est à l’image des initiatives de transition partagées le 6 mars 2018 lors de la journée « Bienne en transition ». Près de 160 personnes se sont déplacées ce soir-là pour découvrir, partager ou s’inspirer des initiatives qui foisonnent dans la région. La proximité, le partage, les relations humaines, l’artisanat, le respect, l’équité, l’entraide, l’intelligence collective ou encore la bonne gouvernance, toutes ces notions de durabilité transparaissaient dans les nombreux témoignages.

La soirée a débuté par un exercice de « mapping » qui consiste à faire se déplacer les participantes et les participants dans la salle pour entrer en contact avec des inconnus. Ensuite, chacune et chacun était invité à choisir l’une des dix ruches dans lesquelles un acteur de la transition de Bienne et environs raconte son initiative. En butinant, on découvre Anja et ses jardins partagés permettant aux gens de renouer avec la terre, de manger leur production biologique et de recréer le lien social si souvent perdus dans nos villes. Bernard quant à lui explique le chemin parcouru par HEKS depuis que l’ONG a adopté la gouvernance partagée, une nouvelle forme d’organisation. Stephan raconte l’aventure de l’association TerreVision qui approvisionne Bienne chaque semaine en légumes, en fruits et en aliments divers de première fraîcheur issus de l’agriculture biologique et régionale. Un lien fort entre producteurs et consommateurs garantissant des prix équitables et privilégiant la proximité.

Un exercice de visualisation ramène les convives en plénière. Il s’agit d’imaginer à quoi Bienne pourrait ressembler dans un futur ou la transition aurait été réalisée. Les idées sont couchées sur papier puis, les 160 personnes se retrouvent en cercle pour clôturer la soirée. Chacune et chacun est invité à demander à son voisin : « et toi, quel est ton prochain pas ? ».

 

Daniel Tillmanns

 

Les photos de la soirée:

Bienne en transition

Dr Konfimaa

Rob Hopkins, fondateur du mouvement des Villes en transition devenu mondialement célèbre grâce au film « Demain », était invité par « Genève en transition » début mars 2017. Nous lui avons demandé son avis sur la « transition intérieure » promue par HEKS et Action de Carême. Et découvert que cette approche fait partie intégrante de son mouvement depuis le début.

 

 

Certains défis, comme l’injustice économique et le changement climatique, nous semblent énormes –  en tout cas trop grands pour que nous, les citoyens, ayons un impact sur eux. Pourtant, si nous travaillons au niveau local nous pouvons changer les choses plus rapidement. Beaucoup de problèmes sont dus au manque de connexion entre les gens – en Grande-Bretagne on parle « d’épidémie de solitude ». Il est facile de dire que le business ou le gouvernement devraient agir, mais  nous, que pouvons-nous faire ? En tant que personnes et communautés, nous pouvons être plus efficaces qu’eux. La transition est un mouvement de communautés qui réinventent et reconstruisent le monde. Elles ont une vision du futur, mais elles ne restent pas coincées dans un rêve, elles le réalisent.

 

 

Je suis tout à fait d’accord ! Pour durer sur le long terme, un mouvement doit croître et s’approfondir. Occupy a grandi, mais il ne s’est pas approfondi et il est mort. Dès le début, la transition a mis en avant le concept de « transition intérieure ». Sophy Banks et Hillary Prentice, qui ont contribué à lancer le mouvement, avaient une formation en développement personnel acquis au sein de la mouvance féministe des années 1970 et dans les traditions spirituelles.

Chez les militants il y a un danger réel. Le sentiment d’urgence face au changement climatique et l’impression qu’il faut changer le monde tout de suite les poussent à travailler de plus en plus. Ils finissent par faire un burn out et devenir cyniques. Dans la transition, la façon dont on fait les choses est aussi importante que ce qu’on fait. L’être est aussi important que le faire. Les gens viennent à notre formation en pensant qu’en deux jours ils vont apprendre à lancer une monnaie locale. Au lieu de cela, on les forme à organiser une réunion, gérer les conflits, prendre des décisions, se soutenir mutuellement. Dans le réseau de la transition nous faisons des réunions mensuelles, une fois sur le faire, qui porte sur les tâches, une fois sur l’être, qui porte sur le processus. Nous faisons de la place pour dire : « comment vas-tu » ? Nous nous réunissons en tant que personnes qui s’intéressent l’une à l’autre. C’est l’un des éléments les plus importants de la transition, qui la distingue des autres campagnes et organisations. C’est la qualité de l’interaction qui compte.  

 

 

La nouvelle histoire, c’est la connexion et elle est en train d’être écrite par beaucoup de monde. Ce n’est pas à moi de dire ce qu’elle devrait être. Je visite beaucoup d’endroits qui font de la transition et je vois cette nouvelle histoire émerger grâce au travail, aux rêves, à l’amour du lieu où l’on est, à la créativité et à l’imagination de beaucoup de gens. Elle reconnaît que nous avons une place dans la nature et qu’il faut diminuer un peu nos égos, apprendre à être plus humble et à faire partie du grand réseau.

 

L’idée est née comme une cure de désintoxication pour l’Occident, pour ramener notre consommation à un niveau durable. Mais par la suite le mouvement a émergé aussi dans les favelas de Sao Paolo, les bidonvilles d’Afrique du Sud, les villages en Chine, Inde, Amérique du Sud – Chili, Bolivie, Argentine, Uruguay. C’est un peu différent dans chaque endroit, mais la transition est toujours bien reconnaissable. Des gens sont en train d’expérimenter un peu partout, peut-être trouverons-nous la solution. Si on me demande : « Comment ce serait en Iran ? » Je réponds : « Je n’en sais rien ». Il y a six ans, quatre femmes formidables du Brésil sont venues à notre conférence nationale et nous ont demandé comment faire de la transition chez elles. Nous avons répondu : « Aucune idée, peut-être que pour commencer vous devriez nous dire ce que vous avez déjà fait ». Elles nous ont raconté des histoires de transition dans les favelas et nous leur avons répondu : « Vous êtes formidables ! » La transition invite à s’auto-organiser, elle repose sur une éthique de la confiance. Ce n’est pas une franchise de Coca-Cola. Lorsque vous faites confiance, c’est toujours délicieux et surprenant et cela invite les gens à jouer. En tant qu’adultes, nous n’avons plus le droit de jouer.

 

Propos recueillis par IA

Le Journal du Jura relate la soirée « Bienne en transition » qui a réuni environ 160 personnes, toutes intéressées ou actrices de la transition.

Deux jours de conférences et débats sur écologie et spiritualité, organisés par le Centre de formation du Département de l’instruction publique du canton de Genève.

Dans le cadre de notre journée sous le signe de la transition (22.02.2018), Evelyne Oberson, de l’émission Babel (RTS), s’est entretenue avec nos conférenciers sur le changement de cap à effectuer avant la catastrophe

Invité par HEKS et Action de Carême pour la « Journée sous le signe de la transition » (22.02.2017), Satish Kumar nous livre sa vision de la transition.

Olivier De Schutter et Cécile Renouard, intervenant-e à l’événement national du 22 février dans le cadre de la campagne œcuménique 2018 de HEKS et Action de Carême

Selon Satish Kumar, invité par Action de Carême et HEKS à la « Journée sous le signe de la transition » (22.02.2018), la transition est un processus qui se déploie en plusieurs niveaux, du personnel jusqu’à un niveau international