Huile de palme - accaparement des terres
Présente dans un grand nombre d’aliments, l’huile de palme entre aussi dans la composition de produits cosmétiques ou encore de détergents. Afin de répondre à la demande croissante du monde entier, forêts tropicales, tourbières et brousses sont détruites, ôtant à de nombreuses personnes tout moyen de subvenir à leurs propres besoins. A l’instar de la Table ronde pour une huile durable (RSPO), les initiatives volontaires mises sur pied par l’industrie ne servent pas à grand-chose. HEKS et Action de Carême sont catégoriques : notre consommation doit diminuer.
Des conséquences humaines et environnementales dramatiques
L’huile de palme est de nos jours l’huile végétale la plus consommée au monde. Son utilisation a fait un bond en avant puisqu’elle a été multipliée par trois ces 30 dernières années et par deux rien que sur les 15 dernières. L’industrie met en avant ses qualités, insistant sur le fait qu’elle se conserve longtemps, qu’elle n’a quasiment pas d’odeur, qu’elle se transforme quelle que soit la température, des caractéristiques qui s’ajoutent à sa grande polyvalence. Son prix n’est pas entièrement étranger à son essor car, contrairement aux autres huiles, elle est très bon marché. Les grands producteurs d’huile de palme peuvent acheter ou exploiter des terrains pour une bouchée de pain, tout en payant aux travailleurs agricoles des salaires très bas.
Avec les conséquences dévastatrices que cela entraîne : des habitants expropriés qui perdent tout moyen de subvenir à leurs besoins et qui sont insuffisamment dédommagés (quand ils le sont); des plantations qui créent des emplois mal rémunérés en nombre insuffisant; des forêts tropicales qui sont abattues, compromettant la riche faune et flore qui les peuplaient; des forêts remplacées par des monocultures qui utilisent massivement engrais et pesticides polluant les sols et les eaux. La pression exercée sur les populations autochtones est immense car les palmiers à huile ne s’épanouissent que sous des latitudes tropicales, que ce soit en Amérique centrale, en Afrique de l’Ouest ou en Asie du Sud-Est (cf. exemples donnés dans la fiche d’information « Credit Suisse et le déboisement de la forêt tropicale »). L’huile de palme est devenue l’une des principales causes d’accaparement des terres, un phénomène contre lequel les communautés locales s’élèvent avec l’aide d’organisations non gouvernementales.
Notre exigence? Réduire notre consommation d’huile de palme
Dans leurs études, organisations environnementales et ONG de développement relèvent année après année les conséquences dramatiques du commerce d’huile de palme. Les initiatives volontaires émanant de l’industrie, à l’instar de la Table ronde RSPO, n’y changent rien : elles jettent de la poudre aux yeux sans s’attaquer aux causes qui sous-tendent ces destructions. Il convient donc de renverser radicalement la tendance car ce n’est qu’en réduisant la demande en huile de palme que nous endiguerons l’expansion des plantations dédiées exclusivement au palmier à huile dans les régions tropicales.
Ce qui nous mène à la conclusion que seule une réduction de la consommation d’huile de palme pourra offrir une solution à ce problème.
En septembre 2017 nous lancions un appel demandant aux détaillants suisses de réduire les produits contenant de l’huile de palme dans leurs rayons. Plus de 12’800 ont signé cet appel !
Fort de ce soutien, nous entamons ce jour les pourparlers avec les acteurs de la grande distribution suisse afin qu’ils passent à l’acte. Nous espérons pouvoir donner de nouvelles d’ici au printemps 2018.
Plus d’informations sur la certification et les conséquences de l’huile de palme :
- Conséquences : tout tourne à l’huile de palme
- Certification: la Table ronde RSPO: une affaire qui ne tourne par rond