Ailleurs sur la planète, la population est aussi frappée de plein fouet par les changements climatiques : au Kenya, les plantes sèchent sur pied et les conflits entourant les pâturages s’enveniment. En Indonésie, la mer inonde des terres fertiles, ravage des récoltes et détruit des maisons, ce qui favorise les maladies, la faim, la pauvreté et la détresse psychique. Actuellement, ce sont les habitant·e·s des pays pauvres qui souffrent le plus des conséquences du réchauffement, alors qu’ils en sont le moins responsables. « Cela use les nerfs », s’inquiète Jocelyn Sabatin.
La Banque nationale suisse doit s’engager
La Suisse alimente elle aussi le réchauffement climatique, en particulier par le biais de sa place financière. Aux 47 millions de tonnes de CO2 émises à l’intérieur de nos frontières, il faut en effet ajouter un volume environ 22 fois supérieur dû aux activités des banques suisses. À cet égard, la Banque nationale suisse (BNS) joue un rôle important : son portefeuille pétrolier, gazier et charbonnier, lourd de six milliards de francs suisses en actions, fait augmenter les émissions suisses de 43,3 millions de tonnes de CO2 par an.
Dans ce contexte, Action de Carême et HEKS lancent une pétition pour demander à la BNS de se défaire de toutes ses participations dans des entreprises actives dans l’extraction, le négoce et la transformation de combustibles fossiles.
Et nous ?
Nos actes en Suisse ont des répercussions dans les pays du Sud, pas seulement dans le domaine de l’économie. Sur le site justiceclimatique.ch, nos œuvres d’entraide relaient pendant la campagne œcuménique la voix des personnes du Sud et montrent les conséquences de notre style de consommation. Par exemple, la consommation immodérée de viande fait augmenter la demande en fourrage, de sorte que d’énormes surfaces de forêts tropicales sont déboisées par le feu, ce qui aggrave le dérèglement climatique. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres du côté obscur de notre consommation.
Il n’est pas encore trop tard pour agir. Aussi HEKS et Action de Carême exhortent-ils le monde politique, les paroisses et chacun et chacune d’entre nous à s’engager pour atteindre l’objectif zéro émission nette à l’horizon 2040. C’est en effet le seul moyen de limiter la hausse des températures à 1,5 °C, conformément aux engagements pris à Paris.